
Vin de Montmartre : bio et sans sulfites grâce aux biotech
Publiée le 11/10/2017 23:49Le vin de la Butte Montmartre ne restait, depuis sa création, qu'une anecdotique façon de faire perdurer la tradition viticole dans la capitale.
Mais l'arrivée d'une nouvelle oenologue, à l'occasion du millésime 2013 a donné le départ d'une petite révolution à la vigne et dans la cave.
Aujourd'hui, tout est mis en oeuvre pour que ce vin modeste soit de la meilleure qualité possible, tout en s'affranchissant des sulfites et des pesticides de synthèse.
Le Clos Montmartre, petit vignoble historique et symbolique de Paris, s’étend sur un peu plus de 1500 m2 sur un versant orienté nord de la butte, face au célèbre cabaret du Lapin Agile. Sur sol sableux et peu profond, une soixantaine de cépages venus des quatre coins de France donnaient jusqu’alors un jus aigrelet.
Mais, depuis l’arrivée d’une nouvelle œnologue, Sylviane Leplâtre et la décision de conduire le vignoble selon le cahier des charges de l’agriculture biologique, plusieurs changements sont en cours. Tout d’abord, les pesticides et herbicides de synthèse sont abolis. Les vignes sont enherbées et un mulch est déposé sous le rang.
Chaque année, les ceps moribonds, âgés d’une soixantaine d’année en moyenne, sont progressivement remplacés par des cépages « résistants » aux maladies cryptogamiques, et adaptés aux conditions climatiques peu amènes de la capitale. Pinotin, Cabernet noir, Divico prennent progressivement place parmi les quelques 1700 pieds de vigne de la parcelle afin d'améliorer la qualité.
Malgré les efforts de Vincent, le vigneron en charge de ce petit jardin, et en raison d’un mois de juillet plutôt sec (stress hydrique), la récolte sera pourtant maigre en 2017, par rapport aux millésimes précédents. 1050 kilogrammes ont été vendangés cette année, ce qui devrait produire aux alentours de 800 bouteilles de 500 cL.
Vinifications sans soufre et bioprotection
Au chai, situé dans le soubassement des bâtiments de la mairie du XIIIe arrondissement, c'est une petite révolution qualitative qui a été opérée. La vendange manuelle est apportée en petites caisses à vendangesavant d'être triée. La partie qualitive sera vinifiée en rouge, le reste en rosé. Elle est ensuite égrappée pour les rouges. Les grappes destinées au rosé sont mises directement dans un pressoir pneumatique "de poche" Bucher Vaslin. Il remplace depuis quelques millésimes l'antique pressoir manuel vertical en bois jusqu'alors utilisé.
Côté fermentations, tout est fait pour assurer une vinification sans déviance aromatique. Des levures non saccharomyces sont rapidement ensemencées pour coloniser le milieu et éviter toute altération microbienne, au début de la FA. Nouveauté cette année, l’emploi de bactéries œnologiques en co-inoculation afin de favoriser des malo nettes et rapides.
Traditionnellement, le vin est mis en bouteille avant la fête des vendanges du millésime suivant. Après les fermentations les rouges vont donc passer un peu moins d'un an en barriques. Au nombre de deux, de chauffe légère, elles sont choisies pour ne pas trop marquer le vin. Vinification sans sulfite oblige, une légère filtration sur filtre à plaques est effectuée avant la mise pour stabiliser le vin.
Les bouteilles de 50cL seront ensuite proposées à la vente au profit d'associations caritatives. Les 1600 bouteilles du millésime 2016 seront disponibles à la dégustation lors de la fête des vendanges de Montmartre du 11 au 15 octobre. Avis aux amateurs.