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Avantages de la co-inoculation pour la maîtrise des fermentations malolactiques
Avantages de la co-inoculation pour la maîtrise des fermentations malolactiques
Publiée le 06/09/2017 08:52
Microbiologie

La co-inoculation est aujourd’hui reconnue comme une pratique simple et fiable pour gérer la fermentation malolactique et optimiser la qualité du vin. Elle consiste à inoculer des bactéries œnologiques sélectionnées au début du processus de vinification. La co-inoculation est réalisée rapidement, généralement entre 24 et 48 heures après après le levurage, au début de la fermentation alcoolique.

La technique de co-inoculation requiert la maîtrise de certains paramètres-clefs, comme le choix d’une levure oenologique adaptée et réhydratée dans les règles de l’art, une stratégie de protection et de nutrition de la levure adéquate et une bonne gestion de la température.

Grâce à 20 ans d’expérience et aux résultats des nombreuses recherches menées en collaboration avec des instituts de recherche en France, en Espagne, en Italie, en Afrique du Sud, en Argentine ou encore en Allemagne, la société Lallemand a pu démontrer les avantages de la co-inoculation avec Oenococcus oeni ou Lactobacillus plantarum.

Par exemple, la fermentation malolactique (FML) est réalisée beaucoup plus rapidement, les bactéries sélectionnées peuvent s’acclimater progressivement à l’alcool et la gestion des contaminants est très efficace. 

 

Faciliter une fermentation malolactique (FML) rapide et fiable

 

La FML peut être achevée entre 3 jours et 2 semaines, selon le type de moûts et la bactérie utilisée, comme le montre la figure suivante (essais menés sur des vins de Merlot) :

 FML rapide avec la co-inoculation

Réduire la production de diacétyle et des notes beurrées dans les vins blancs

 

La co-inoculation a une plus grande influence sur la production de diacétyle (molécule responsable des notes beurrées et lactées) dans les vins. Les études que nous avons menées avec des instituts de recherche, tels que Neustadt ou l’IFV, et de nombreux essais en cave montrent que, quelles que soient les bactéries oenologiques utilisées (dont celles qui produisent les concentrations les plus élevées en diacétyle), la co-inoculation permet toujours d’obtenir de très faibles concentrations en diacétyle et de produire des vins plus fruités.

Les premiers résultats montrent également que dans le cas de la co-inoculation, un contenu élevé en sucres pourrait réprimer le métabolisme du diacétyle : l’inverse de ce qui survient dans le cas d’un ensemencement bactérien post fermentation alcoolique (FA). Aussi, dans les conditions de réduction générées par la levure active, le diacétyle produit sera immédiatement réduit en acétoïne puis en 2,3 - butanediol, composés inodores.

Impact de la co-inoculation sur les notes beurrées de chardonnay

 

Limiter le développement de Brettanomyces avant l'élevage du vin

 

Un taux de sucre élevé, le pH du vin, ou parfois de trop faibles apports de SO2 peuvent favoriser le développement de contaminants, et notamment de Brettanomyces qui peut entraîner la libération d’odeurs phénolées indésirables dans le vin. La période située entre la fin de la FA et le début de la FML est particulièrement propice au développement de Brettanomyces. Une inoculation précoce en bactéries oenologiques, immédiatement après la FA ou en co-inoculation (24 à 48 heures après le levurage), a démontré être une méthode simple et efficace pour prévenir le développement de Brettanomyces et de phénols volatils.

Les recherches récentes que nous avons menées en collaboration avec Vincent Gerbaux de l’IFV de Bourgogne, montrent que procéder à une co-inoculation avec nos bactéries sélectionnées inhibe la croissance de Brettanomyces (concentration inférieure à 10 cellules/mL), comparé à un vin témoin où la FML est spontanée et dont le niveau de contamination s’élève à 500 cellules/mL de Brettanomyces alors que la FML n’est pas terminée et que le vin n’est pas stabilisé.

Réduction des Brettanomyces pendant la FML

 

Co-inoculation : quel choix de bactérie oenologique ?

 

La pratique de la co-inoculation avec les bactéries œnologiques sélectionnées Oenococcus oeni de la société Lallemand est reconnue comme étant fiable et sécurisée, et ce, dans les conditions diverses et variées du vin. Agent de bio-contrôle pour les vins présentant une faible acidité et un pH élevé, ML Prime® Lactobacillus plantarum est une bactérie oenologique idéale car elle achève la FML en 3 à 5 jours lors de la FA, sans entraîner d’augmentation de l’acidité volatile (AV) grâce à son métabolisme spécifique hétérofermentaire facultatif. ML Prime® permet une stabilisation précoce des vins, dès la fin de la FA.

 métabolisme des bactéries oenologiques

Source , ICV France.

Pour télécharger ce dossier, rendez-vous sur la page de Lallemand Oenologie : Bact(eria) on Track : tout savoir sur la co-inoculation

Bibliographie :

Malolactic Fermentation Induced by Lactobacillus plantarum in Malbec Wines from Argentina, Lerena et al. S. Afr. J. Enol. Vitic., Vol. 37, No. 2, 2016

Exploitation of Simultaneous Alcoholic and Malolactic Fermentation of Incrocio Manzoni, a Traditional Italian White Wine, Guzzon et al. S. Afr. J. Enol. Vitic., Vol. 37, No. 2, 2016

Impact of different malolactic fermentation inoculation scenarios on Riesling wine aroma, Knoll et al. World J Microbiol Biotechnol (2012) 28:1143–1153

Using malolactic fermentation to modulate wine style, AWRI November 2015

Influence of Inoculation with Malolactic Bacteria on Volatile Phenols in Wines, Gerbaux et al. 2009 Am. J. Enol. Vitic. 60:2

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