Vendanges : le point sur le millésime 2021
Publiée le 05/11/2021 15:04Les vendanges ont pris fin et laissent place à des vinifications déjà annoncées comme techniques. L'occasion de faire le point sur ce millésime 2021.
L’année 2021 n’aura pas été de tout repos pour les viticulteurs, et ce à travers l’intégralité du vignoble français. Les aléas climatiques se sont succédés, laissant libre cours aux maladies cryptogamiques et se voyant même parfois mêlés à des incendies. Les vendanges, longues et laborieuses, ont pris fin et l’heure est désormais au premier bilan.
Le bassin méditerranéen
Dans le sud de la France, les vignerons de Provence se sont adaptés aux écarts de maturité. Si la grêle et les incendies ont causé des volumes hétérogènes, la qualité sera bien au rendez-vous grâce à des équilibres acides et aromatiques prometteurs. Même constat dans l’Hérault où la météo fraîche a maintenu des acidités élevées dans les baies. La récolte est maigre mais les moûts annoncent déjà des profils très intéressants. Quant à la Vallée du Rhône, la nature capricieuse a entraîné un tri drastique pour assurer une vendange saine. Au nord, les raisins ont atteint une belle maturité. Les extractions sont superbes et les tanins doux. Au sud, l’état sanitaire est convenable malgré des pertes de volume estimées entre 20 et 30%. Le millésime sera synonyme de vins francs et aromatiques.
Les vignobles de l’Est
Les fortes pressions mildiou et la lutte contre l’oïdium ont causé d’importantes pertes en Alsace. Toutefois, les acidités élevées, une fois encore, engendrent des pinots gris et gewurztraminers frais et fruités, ainsi que des pinots noirs pleins de caractère. Et leurs voisins lorrains semblent suivre le même chemin, sauvés de justesse par des conditions clémentes juste avant la récolte.
La Bourgogne a payé un lourd tribut en 2021. Les aléas climatiques se sont combinés aux maladies cryptogamiques pour délivrer des rendements historiquement bas. Les différences de maturité ont été compliquées à gérer pour les viticulteurs qui débutent maintenant des vinifications particulièrement techniques. Les vins qui en seront issus devraient être accessibles et légers, loin de la complexité des dernières années. Dans le Beaujolais, les volumes sont également en baisse mais certains terroirs ont réussi à se distinguer. Les vignerons pressentent des cuvées tendres et fruitées à la structure tannique légère.
Plus au nord, la Champagne a vécu un millésime éreintant. Le gel, la pluie et le mildiou ont fortement impacté la récolte, certains ayant même tout perdu. De belles grappes ont cependant vu le jour, s’échappant des foyers de pourriture. La qualité se jouera dans les chais.
Les vignobles de l’Ouest
Après un gel dévastateur, des pluies estivales abondantes et une maturité hétérogène, le bordelais a entrepris une récolte minutieuse qui devrait porter ses fruits. Un tri majeur a été mis en place pour obtenir des vins sans grande complexité mais agréables, fruités et aromatiques. De plus, la fraîcheur de l’été a offert une belle acidité aux baies.
Enfin, en Loire, la situation est contrastée. Certains viticulteurs arrivent à tirer leur épingle du jeu en termes d’équilibre acidités et arômes. De manière générale, on entrevoit un millésime classique, parfois de grande facture selon les terroirs.